Paco Rabanne et Altuzarra, une invitation au voyage glamour et chic
Dans une industrie dominée par les mots “streetwear” et “atleisure”, Paco Rabanne et Altuzarra ont su faire preuve d’audace en misant sur des inspirations exotiques au glamour hautement nomade. Démonstrations.
Paco Rabanne, le multiculturalisme décadent
“Le hall de l’hôtel de mes rêves, dans lequel je verrais passer tout ceux que je souhaite voir.” C’est ainsi que Julien Dossena, directeur artistique Paco Rabanne, a conçu le défilé printemps-été 2019 de la marque parisienne dont nous avons déjà donné un aperçu sur notre compte Instagram.
Un show haut en couleurs, au croisement du glamour hollywoodien des années 30 et la rebelle attitude ostentatoire des seventies, le tout sur fond d’inspirations couture ethniques. Les robes en épaisses mailles imprimées de motifs Art Déco font ainsi suite aux robes en velours à l’architecture rétro tandis que les robes de soirées se conjuguent selon des courbes tout en souplesse.
Les blouses de soie façon Pondichéry s’entichent de pattes d’eph en sequins, les imprimés vichys urbanisent des broderies indiennes et les cascades de diamants embourgeoisent des superpositions de vêtements eux-même décadents.
L’heure est à la splendeur, à la célébration des savoirs-faire mais aussi à la commémoration d’un héritage qui a encore toute sa place dans les vestiaires contemporains.
Altuzarra, la maturité nomade
Ce voyage entre passé et présent, Joseph Altuzarra en a aussi fait sa source d’inspiration pour sa nouvelle collection.
Célébrant 10 belles années de création, le prodige de la mode a en effet profité de l’occasion pour raviver certaines de ses pièces maîtresses, à l’image d’un manteau en laine et cachemire imaginé en 2009, à mi-chemin entre trench et perfecto en cuir. Mais c’est également une plongée dans les couleurs et les motifs de Marrakech qu’opère ici le jeune créateur qui comme en 2012, fait des imprimés marocains et du vestiaire baroudeur le fil rouge de ce nouveau show.
Veste de motard aux manches tricotées de torsades, micro-robes en coton jouxtées d’imprimés orientaux, jupes plissées lamées accompagnées de bas en large résille : la collection se fait fusion, entre une pluralité de mondes peu habitués à dialoguer sur le même podium de défilé. Une aubaine qu’il ne fallait en aucun cas manquer.